Un jour pour faire concurrence à Brad Pitt
Une star hollywoodienne chahutée lors du photo-call, une fontaine au chocolat boudée par les critiques de cinéma et des nanars maousse costauds qui menacent d'envahir nos écrans... Petite visite des à-côtés de la compétition.
Les photo-calls
Brad Pitt est un rival redoutable. Ceux de la profession le savent, les photographes n’ont d’yeux que pour lui. Alors quand la très plébiscitée star américaine est convoquée le même jour que vous à l’estrade du "photo-call" cannois mieux vaut en faire des tonnes. Toujours prompte à la gaudriole, la turbulente équipe du film franco-grolandais "Le Grand Soir" (Un certain regard) s’est donc soigneusement attachée à faire de l’ombre à l’acteur-vedette de "Killing Them Softly", le troisième film américain présenté en compétition officielle.
Brad Pitt est l'homme de main de la mafia de Boston dans "Killing Them Softly" d'Andrew Dominik. (crédit : Mehdi Chebil)
De mémoire de photographes accrédités, il y avait longtemps que ce passage obligé des sélectionnés n’avait connu tel chahut. Cheveux hirsutes et torses bombés, les réalisateurs Benoît Delépine et Gustave Kervern, sous l’impulsion de leurs acteurs Benoît Poelvoorde et Albert Dupontel, sont arrivés sur le plateau en apostrophant Brad Pitt, qui, non loin, donnait une interview. Selon une source bien informée, présente sur les lieux, le quatuor du "Grand Soir" avait l’air d’avoir passé une "grande nuit".
En attendant "Le Grand Soir" avec Gustave Kervern, Albert Dupontel, Benoît Poelvoorde et Benoît Delépine. (crédit : Mehdi Chebil)
Les soirées
Il faut dire qu’a Cannes, les tentations sont nombreuses. Et tout est prévu pour que les indécrottables noctambules venus de la capitale ne soient complètement perdus. Le temps du Festival, les hauts lieux de la nuit parisienne s'installent sur les bords de la Méditerranée. Cette année, le très sélect club privé Silencio, imaginé et conçu par le réalisateur David Lynch, a exporté son enseigne non loin du Palais des Festivals. Plus excentré, Le Baron a établi ses quartiers près du majestueux Martinez, nous a-t-on affirmé. Malgré ses indications de première main, c’est sous le barnum de la section parallèle La semaine de la critique que nous avons passé, en compagnie de notre collègue Jon Frosch (son blog, ici), notre première soirée cannoise.
Y a-t-il un critique dans la salle ?
Tapis dans l’ombre, judicieusement cachés derrière la fontaine au chocolat que les convives semblaient bouder, nous avons scruté les têtes connues de la confrérie. Un peu comme si nous devions compléter l’album Panini© de la critique française. Pierre Murat de "Télérama" est là. Jean-Marc Lalanne des "Inrocks" et Danièle Heymann de "Marianne", aussi.
Des vedettes du grand écran se sont également glissées dans la salle. Mais pourquoi donc Alexandra Lamy et Dominique Besnehard sont-ils venus frayer avec des gens dont le métier est de critiquer leur travail ? L’actrice et le producteur sont ici pour "J’enrage de son absence", le film de Sandrine Bonnaire présenté dans cette sélection parallèle. Ah bon.
Le marché du film
Au beau milieu de ce festif entre-soi, une question toutefois nous taraude : "ces critiques disposeront-ils demain de toutes leurs capacités de jugement lors de la très matinale projection de 'Killing Them Softly' ?" L’auteur de ces lignes a carrément déclaré forfait, préférant aller jeter un coup d'œil du côté de l’un des endroits du festival les plus injustement ignorés : le marché du film.
Dans cette immense foire commerciale du cinéma - la plus grande du monde -, producteurs, distributeurs et exploitants de salles venus du monde entier vendent, achètent, et revendent des films achevés ou seulement à l’état d’ébauche.
Mais pour les non-professionnels, ce supermarché du film est surtout la caverne d’Ali Baba du pire de ce que le 7e art peut produire. Petite sélection non exhaustive des chefs-d’œuvre à venir dans les salles. Ou pas.
Attachment (Etats-Unis)
Après "Detachment", Tony Kaye s'apprête à tourner "Attachment". Le tournage n'a toujours pas débuté mais les producteurs essaient déjà de vendre le film auprès des distributeurs internationaux. Affiche temporaire.
Guns and Roses (Chine)
Un thriller très "heavy metal" par le "crazy" réalisateur Ning Hao.
Dead Sushi (Japon)
Ou comment concilier horreur et gastronomie (on cherche encore le nom du réalisateur, du producteur, des acteurs et du chef-cuistot).
Zombie Ass (Japon)
Quand les morts-vivants squattent les lieux d'aisance.
Vicky Donor (Inde)
On se gausse déjà des généreux exploits de ce bon bougre de Vicky.
Hitler goes Kaput! (Russe)
Tarte à la crème et rigueur historique.
Fatal Call (Etats-Unis)
Un acteur "has-been" (Jason London), une femme fatale, les flammes de l'enfer et des flingues longs comme un film hongrois, bienvenue à Hollywood.
Lesbian Vampire Warriors (Singapour)
Le synopsis ultime.
Brain Drain 2 (Etats-Unis)
Un portrait sans concession des élites américaines. Episode 2.
Angel Dog (Etats-Unis)
Les trépidantes aventures canines d'un ange gardien pas comme les autres.
Sophie (Etats-Unis)
L'émouvante histoire d'amitié entre une femme en tutu et un éléphant. Sans rire.
Beauty and the Least - I love Shakey en 3D (Etats-Unis)
Jeu de mots et technologie au service d'histoires d'une sensibilité absolue.
Ca donne envie. Promis, demain, nous retournons voir des films.
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