24 marches, 22 films, 9 jurés et une seule Palme (à moins que...)
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Le nombre de femmes en lice pour la Palme d’or. Une absence d’autant plus remarquée qu’elles étaient quatre réalisatrices en 2011 à avoir eu les honneurs de la sélection officielle (Naomi Kawase, Julia Leigh, Maïwenn, Lynne Ramsay). Ce "chiffre record" fut à l’époque un véritable motif de satisfaction pour le délégué général de l’événement, Thierry Frémaux. C’est dire le peu de soin que les organisateurs apportent à la parité sexuelle…
De fait, dans toute l’histoire du Festival, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense. En 1993, grâce à "La Leçon de piano", la Néo-Zélandaise Jane Campion devenait alors la première cinéaste à se voir décerner la distinction cannoise… ex-æquo avec le Chinois Chen Kaige pour "Adieu ma concubine".
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Le nombre de Palme d’or que le président du jury décerne d’ordinaire lors de la cérémonie de clôture. Il arrive cependant que les jurés ne parviennent à s'entendre sur une seule œuvre. Par dix fois dans l'histoire du Festival, la distinction fut attribuée "ex-æquo" à deux films. La dernière fois, c'était en 1997, lorsque "L'Anguille" du Japonais Shohei Imamura et "Le Goût de la cerise" de l'Iranien Abbas Kiarostami, que l'on retrouve en compétition cette année, durent se partager la Palme.
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Le nombre de cinéastes sélectionnés portant le même prénom. Contrairement à ce que pourrait indiquer l’ordre des noms, Hong Sang-soo et Im Sang-soo ne sont pas parents mais simplement compatriotes. En espérant que cette falacieuse homonymie ne sème le trouble dans les esprits des jurés. Rappelons donc que le premier présente "In Another Country" (photo ci-dessus), et le second "The Taste of Money".
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Le nombre de réalisateurs concourant pour une deuxième Palme d'or. Cinéastes déjà couronnés à Cannes, Abbas Kiarostami (pour "Le Goût de la cerise" en 1997), Ken Loach ("Le vent se lève", 2006), Cristian Mungiu ("4 mois, 3 semaines, 2 jours", 2007) et Michael Haneke ("Le Ruban blanc", 2009) tenteront de rejoindre le club très fermé des doublement primés que forment le Danois Bille August, l’Américain Francis Ford Coppola, les Belges Luc et Jean-Pierre Dardenne, le Serbe Emir Kusturica et le Japonais Shohei Imamura.
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Le nombre de films américains retenus par le comité de sélection. "L'Amérique est de retour", s'est félicité le délégué général du Festival, Thierry Frémeaux, lors de l'annonce de la sélection. Après une édition 2011 avare en cinéma américain - mais plutôt charitable puisque c'est le seul film US sélectionné, "The Tree of Life" de Terrence Malick, qui reçut la Palme -, les États-Unis peuvent s'enorgueillir d'avoir six sérieux prétentants sur la Croisette.
Reste le flou artistique qui entoure le très attendu "Sur la route" du Brésilien Walter Salles. Si la presse américaine considère volontiers cette adpation du roman de Jack Kerouac comme une enfant du pays, les journaux français aiment, quant à eux, souligner ses origines françaises. Sur le site officiel du film, l'œuvre est en tout cas présentée comme une coproduction franco-brésilienne.
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Le nombre de jurés sous les ordres du président Nanni Moretti. Le jury de ce 65e Festival de Cannes ne devrait pas jurer sur le tapis rouge. Seront appelés à élaborer le palmarès 2012 sous l'égide du cinéaste italien : l'actrice palestinienne Hiam Abbas, la réalisatrice britannique Andrea Arnold, l'actrice française Emmanuelle Devos, le couturier français Jean-Paul Gaultier, l'actrice allemande Diane Kruger, l'acteur britannique Ewan McGregor, le réalisateur américain Alexander Payne, et le réalisateur-producteur haïtien Raoul Peck.
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Le nombre de langues qu’il faudra maîtriser pour se passer des sous-titres lors des projections. L'allemand, l'anglais, l'arabe, le coréen, le danois, l'espagnol, le français, l'italien, le japonais, le roumain et le russe seront parlés dans les films en compétition. La langue de Shakespeare truste, bien évidemment, la sélection avec neuf films.
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Le nombre de films en compétition. Une promenade de santé pour les cinéphages compulsifs qui entendent bien faire le plein durant la quinzaine. Entre la sélection officielle, les séances spéciales, la séance de minuit et la section Un certain regard, c'est une soixantaine de long-métrages qui seront présentés sur la Croisette. Sans compter la kyrielle de sélections parallèles qui gravitent autour de l'événement...
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Le nombre de marches que devront monter Matthew McConaughey et Isabelle Huppert. Soit deux fois les 24 marches menant au Palais des Festivals. Acteur connu pour soigner davantage son physique que sa filmographie, l'Américain est à l'affiche de deux films en compétition cette année. Dans "The Paperboy" de Lee Daniels, il interprète aux côtés de Nicole Kidman et Zac Efron un reporter chargé d'enquêter sur l'innocence d'un condamné à mort. Dans "Mud" de Jeff Nichols (photo ci-dessus), il campe un fugitif soucieux de retrouver sa belle, interprétée par Reese Witherspoon.
De son côté, Isabelle Huppert incarne une mère surendettée dans "In Another Country" du Sud-Coréen Hong Sang-soo, ainsi que la fille du couple formé par Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva dans "Amour" de l'Autrichien Michael Haneke, grâce à qui elle avait reçu en 2001 son deuxième prix d'interprétation pour "La Pianiste". Grande habituée de la Croisette, la comédienne française avait déjà été récompensée en 1978 pour sa prestation dans "Violette Nozière" de Claude Chabrol.
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Le nombre d’années qui séparent le doyen de la sélection Alain Resnais ("Vous n'avez encore rien vu"), 89 ans, et le benjamin Jeff Nichols ("Mud"), 33 ans.
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Le nombre d’édition atteint par le Festival cette année. Pour marquer le coup, les organisateurs se sont offerts un haut patronnage de luxe. Celui de Marilyn Monroe, rien que ça, qui souffle les bougies d'anniversaire sur l'affiche officielle.
Autre cadeau, Gilles Jacob, président et mémoire vivante de la manifestation cannoise, présentera pour l'occasion "Une journée particulière", un documentaire sur les coulisses de la 60e édition du Festival.
1779
Le nombre de long-métrages visionnés par le comité cannois. "N'importe quel film produit dans le monde peut être sélectionné à Cannes", aime à dire Thierry Frémeaux. Avis aux cinéastes caressant le rêve de fouler le tapis rouge du Palais des Festivals : le taux de sélection s'élève à... 1,2 %. Bon courage.
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